Pourquoi une séance d'une heure ? (et pas 30 ou 45 minutes)
- Elian Vermeulen
- 31 août
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 8 oct.
Prendre le temps, c’est déjà commencer à guérir. 3 min de lecture

Avez-vous déjà eu cette impression, après un échange important, qu’il aurait fallu "un peu plus de temps" ? Le temps de poser ce que vous ressentez. Le temps de trouver les bons mots. Le temps de respirer, de comprendre, de sentir que quelque chose se dénoue.
Dans un monde où tout s’accélère, prendre une heure entière pour soi peut sembler presque déraisonnable. Pourtant, c’est dans cet espace là , celui du temps plein, que le travail thérapeutique prend toute sa profondeur.
Pourquoi séance d'une heure fait toute la différence
Une thérapie n’est pas une simple conversation. C’est un espace où l’on apprend à se déposer, à mettre de la clarté sur ce qui semblait confus, à laisser émerger des parts de soi souvent tenues sous silence. Et ce processus ne se décrète pas : il se vit.
Les premières minutes d’une séance servent souvent à "arriver". À sortir du rythme du quotidien, à se reconnecter à soi, à retrouver la respiration juste. Ensuite vient le cœur de la séance, là où la parole se libère, où les émotions trouvent leur place. Enfin, les dernières minutes permettent de revenir, d’intégrer, de donner une forme à ce qui a été traversé.
Réduire ce temps reviendrait à interrompre une musique au milieu d’une phrase : on perdrait la cohérence, la fluidité, la résonance. Une heure n’est pas une durée arbitraire : c’est le juste équilibre entre intensité et sécurité.
Le vrai temps de la parole, du silence… et de l’intégration
Parfois, une séance n’est pas faite de mots. Elle est faite de pauses, d’un regard, d’un souffle qui change. Ces silences, loin d’être un vide, sont souvent les instants les plus féconds : ils marquent le moment où quelque chose se déplace en profondeur.
En 30 ou 45 minutes, on parle souvent "dans l’urgence". On veut tout dire vite, par peur de manquer de temps. Mais une séance n’est pas un entretien d’efficacité : c’est un espace d’élaboration. Un lieu où l’on apprend à s’écouter autrement, à laisser se tisser les liens entre ses pensées, ses émotions et son corps.
C’est aussi un temps pour que le thérapeute s’ajuste : comprendre le rythme propre à chaque personne, repérer les résistances, accueillir sans précipiter. Une heure, c’est le cadre qui permet cette finesse.
Ce qui se joue quand on s’autorise à ralentir
S’offrir une séance d'une heure, ce n’est pas un luxe. C’est un choix. Celui de ralentir pour mieux se rencontrer. De cesser de courir après les solutions immédiates, pour laisser émerger une compréhension durable.
Ce temps d’une heure est aussi un signal intérieur : celui que vous envoyez à vous-même en disant " Je mérite ce temps-là. Je vaux une heure d’écoute, d’attention et de présence."
Car au fond, ce que vous faites en séance dépasse largement la seule parole. Vous réapprenez à habiter votre espace mental, à donner une forme à ce qui semblait flou, à restaurer une relation de confiance avec vous-même.
Pourquoi pas plus ?
On pourrait imaginer que "plus de temps" serait forcément "mieux". Mais en thérapie, trop long peut parfois disperser, fatiguer ou diluer le travail entrepris.
Une heure permet d’aller en profondeur, tout en restant contenante. Au-delà, la concentration diminue, les émotions peuvent devenir trop intenses, et l’intégration plus difficile. C’est un peu comme une plongée sous l’eau : on descend, on explore, puis il faut remonter lentement, reprendre son souffle, avant d’y retourner plus tard.
Une séance plus longue risquerait de rompre le cadre qui garantit la sécurité émotionnelle et la continuité du travail. La thérapie se construit sur la régularité : chaque séance ouvre un espace, puis se referme, laissant le temps entre deux rendez-vous faire son œuvre. C’est dans ce temps d’après, entre les séances, que les prises de conscience s’installent et que le changement s’enracine.
En résumé
Une heure, c’est :
Le temps d’arriver, de se déposer.
Le temps de plonger, d’explorer ce qui demande à être entendu.
Le temps d’intégrer, pour repartir plus aligné.
Pas moins, pour ne pas effleurer. Pas plus, pour ne pas se perdre.
C’est un rythme juste, humain, qui respecte la complexité de ce que vous vivez. Car la thérapie, au fond, n’est pas une course vers la solution, c’est un chemin vers soi.






Commentaires